L’ATAF célèbre ses 15 ans : Un jalon clé pour la mobilisation fiscale en Afrique
Dans le cadre de ses réunions annuelles organisées à Kigali par l’Autorité fiscale du Rwanda, le Forum sur l’Administration Fiscale Africaine (ATAF) a célébré avec fierté ses 15 ans d’existence. Cet anniversaire a été marqué par une session spéciale où participants et partenaires ont salué les progrès réalisés tout en se projetant vers l’avenir.
Une création motivée par la crise mondiale
Fondée en 2008 dans le contexte de la crise financière mondiale, l’ATAF est née de la nécessité pour les pays africains de réduire leur dépendance à l’aide extérieure. Face à l’effondrement de l’aide internationale et des investissements directs étrangers, l’urgence de mobiliser les ressources domestiques pour financer le développement économique du continent s’est imposée.
En novembre 2009, l’ATAF a officiellement été lancée avec pour mission principale de soutenir les administrations fiscales africaines dans la mobilisation efficace des recettes et de promouvoir l’autonomie économique du continent.
Une croissance remarquable en 15 ans
L’ATAF, qui comptait initialement 25 membres fondateurs, regroupe aujourd’hui 45 administrations fiscales provenant des cinq sous-régions d’Afrique. Cette expansion illustre la pertinence et l’impact de son travail, consolidant son rôle en tant que voix africaine sur les questions fiscales.
Depuis sa création, l’organisation a renforcé les capacités fiscales des États membres. En 15 ans, elle a formé plus de 15 400 responsables et fonctionnaires, tout en mettant en œuvre des programmes d’assistance technique dans 20 pays africains, générant ainsi 236,5 millions USD de recettes fiscales supplémentaires.
Réformes législatives et techniques
Un des accomplissements majeurs de l’ATAF réside dans son soutien aux réformes des cadres législatifs fiscaux, en particulier sur la question des prix de transfert. Plus de 12 pays, dont la Zambie, le Sénégal, le Kenya et le Nigeria, ont adopté de nouvelles lois alignées sur les recommandations de l’ATAF. Ces réformes ont permis d’améliorer la certitude fiscale et de générer des recettes supplémentaires pour les États.
Un moment de réflexion et de témoignages
La célébration des 15 ans a été l’occasion de recueillir les témoignages de figures majeures ayant contribué au succès de l’organisation :
- Dr Philippe Tchodie, Président du Conseil de l’ATAF et Commissaire général de l’Office Togolais des Recettes (OTR), a insisté sur l’importance d’une gouvernance fiscale transparente et efficace.
- Mme Allen Kagina, Directrice exécutive de l’Autorité routière nationale ougandaise, et M. Gershem Pasi, ancien Commissaire général de l’Autorité fiscale du Zimbabwe, ont évoqué des souvenirs marquants de leur collaboration avec l’ATAF.
- M. Logan Wort, Secrétaire exécutif sortant, a présenté un résumé historique de l’organisation et salué les progrès accomplis. Il a également mis en lumière les défis encore à relever, notamment la lutte contre les flux financiers illicites et la réduction des déficits de financement des États africains.
« L’ATAF continue de jouer un rôle central dans la mobilisation des ressources intérieures et la promotion d’une fiscalité équitable, un pilier essentiel pour le développement durable en Afrique », a-t-il déclaré.
Cap sur l’avenir
En regardant vers l’avenir, l’ATAF s’engage à intensifier ses efforts pour répondre aux défis fiscaux persistants, notamment :
- La modernisation des administrations fiscales grâce aux technologies numériques.
- La lutte contre les flux financiers illicites (FFI).
- Le renforcement des capacités grâce à des formations spécialisées et des programmes d’assistance technique.
Un appel aux souvenirs
Pour célébrer cet anniversaire, l’ATAF a invité ses membres et partenaires à partager leurs souvenirs et expériences. Ces récits viendront enrichir les archives de l’organisation et témoigner de son rôle crucial dans l’évolution des administrations fiscales africaines.
En célébrant ses 15 ans, l’ATAF ne se contente pas de dresser un bilan de ses accomplissements. L’organisation trace également une vision ambitieuse pour l’avenir, avec pour objectif ultime de renforcer l’autonomie financière des pays africains et de bâtir des économies résilientes.
Josée BAITUAMBO