Vers un accord de paix : une réunion cruciale entre la RDC et le Rwanda est prévue à Luanda en octobre
Un nouveau pas vers la réconciliation entre la RDC et le Rwanda devrait être franchi à la mi-octobre à Luanda, où une rencontre ministérielle est programmée. Celle-ci vise à créer les conditions pour un sommet des chefs d’État, préalable à la signature d’un accord de paix. Ce lundi 30 septembre 2024, lors d’une intervention au Conseil de Sécurité de l’ONU à New York, Francisco José da Cruz, ambassadeur d’Angola, a dressé un bilan des efforts de médiation de son pays pour résoudre la crise sécuritaire entre ces deux nations.
L’Angola joue un rôle clé dans cette médiation depuis que la RDC et le Rwanda ont conclu un cessez-le-feu fin juillet, qui est entré en vigueur début août. Ce processus a permis de calmer les tensions et de favoriser des discussions en vue d’une solution durable. Le président angolais João Lourenço a multiplié les rencontres en août, d’abord avec le président rwandais à Kigali, puis avec son homologue congolais à Kinshasa, afin de présenter un plan de paix dont les contours ont été discutés par les délégations ministérielles des deux pays en Angola. La prochaine étape de ce dialogue aura lieu mi-octobre avec une nouvelle réunion ministérielle, visant à conclure des discussions pour ouvrir la voie à un sommet présidentiel. L’objectif est de normaliser les relations diplomatiques et de mettre fin aux hostilités de façon définitive.
L’ambassadeur angolais a également souligné l’importance de maintenir les progrès accomplis, notamment en veillant à ce que le cessez-le-feu soit scrupuleusement respecté et que les soutiens aux groupes armés cessent immédiatement. Il a également insisté sur la nécessité d’un suivi rigoureux du mécanisme de surveillance mis en place dans le cadre des accords de Luanda et sur l’approfondissement des discussions politiques à un niveau technique et ministériel. Ces mesures visent à renforcer la confiance entre Kinshasa et Kigali, et à poser les bases d’un environnement favorable à la signature d’un accord de paix.
Il a également mis en lumière l’importance de l’engagement des différentes parties dans la région pour assurer une paix durable, rappelant que les efforts diplomatiques de João Lourenço ne peuvent aboutir qu’avec une participation active de toutes les parties concernées. Le succès dépend de l’engagement des gouvernements congolais et rwandais, ainsi que du soutien de la communauté internationale, pour rétablir la sécurité et la stabilité dans l’Est de la RDC, où les violences persistent.
En parallèle à ces efforts diplomatiques, l’Angola a intensifié son action sur le terrain. Le président angolais a eu récemment une discussion avec Paul Kagame, et son ministre des Affaires étrangères, Téte António, a été envoyé à Kinshasa pour remettre un message à Félix Tshisekedi. Bien que le contenu de cette communication n’ait pas été rendu public, il fait partie des efforts constants de l’Angola pour apaiser les tensions dans l’Est de la RDC.
Toutefois, malgré les avancées diplomatiques, la situation sur le terrain reste inchangée. Les rebelles du M23, soutenus par Kigali, continuent de contrôler une large partie du Nord-Kivu. Kinshasa espère que les efforts diplomatiques mèneront à un désengagement du Rwanda et à la cessation du soutien au M23, condition essentielle pour un retour à la paix dans la région. L’espoir est que la réunion de Luanda en octobre pose les jalons d’un accord de paix qui mettrait définitivement fin à cette crise prolongée.