Tensions autour du corridor de Lobito : le Rwanda bloque l’extension vers l’Est de la RDC
Alors que l’administration Biden touche à sa fin, la secrétaire d’État adjointe aux affaires africaines, Molly Phee, s’est exprimée sur l’avenir du corridor ferroviaire de Lobito.
Dans une interview accordée à l’AFP ce samedi 18 janvier, la diplomate américaine est revenue sur ce projet stratégique visant à relier le sud de la RDC et la Zambie à l’océan atlantique via l’Angola. Washington ambitionnait d’étendre cette voie jusqu’à l’est de la RDC, mais Kigali a opposé son veto.
Selon Molly Phee, les États-Unis avaient proposé des « incitations positives » pour convaincre Kinshasa et Kigali d’accepter ce prolongement. « Un cadre bien négocié existait, et il était sur la bonne voie », affirme-t-elle. Mais le Rwanda a finalement changé de cap.
Le refus de Kigali s’inscrit dans un contexte de tensions accrues dans l’est congolais. L’absence remarquée de Paul Kagame au sommet de Luanda en décembre dernier, couplée à la progression militaire du M23, complique encore davantage les perspectives de paix.
D’après la diplomate américaine, l’extension du corridor de Lobito était conditionnée à un engagement plus ferme de Kinshasa contre les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), un groupe armé hostile au régime rwandais et issu d’anciens responsables du génocide de 1994. Or, selon Washington, le gouvernement congolais n’a pas pris les mesures attendues, poussant les États-Unis à revoir leur approche.
Dans ce jeu de rapports de force, le corridor de Lobito demeure un enjeu économique et stratégique de premier plan. Mais sans consensus entre les acteurs régionaux, son extension vers l’est de la RDC reste, pour l’instant, en suspens.