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DAIPN : Plus de 390 mois de salaires impayés, les agents réclament justice et intervention de l’État

Les agents du Domaine Agro-Industriel Présidentiel de la N’Sele (DAIPN) sortent de leur silence et adressent une plainte officielle au Vice-Premier Ministre en charge de la Justice. Ils dénoncent une série d’actes graves qui paralysent depuis des années le fonctionnement de cet établissement public jugé stratégique pour la nation.

Des accusations ciblées et inédites

Dans leur mémorandum, les agents pointent du doigt plusieurs responsables Kazambu Mukinayi, Biwaya Bidia, Kombo Nzau, Liyanja et d’autres qu’ils accusent d’avoir instauré, depuis 2015, un système de détournement des rémunérations des 435 agents. Ce système perdure alors même que l’État continue d’assurer le financement des salaires.

Les faits reprochés :

  • 390 mois d’arriérés de salaires malgré des décaissements réguliers de la part de l’État
  • Spoliation massive des terres, infrastructures et équipements du DAIPN
  • Enlèvements et actes de harcèlement ciblant travailleurs, veuves et orphelins résidant dans le camp
  • Usage illégal d’éléments de la Garde Républicaine afin de menacer et d’intimider
  • Usurpation de fonctions, falsification de documents officiels, tentative de destruction du sceau de l’établissement
  • Campagnes de diffamation dans les médias
  • Usage abusif du nom du Président de la République dans des activités jugées illégales

Selon les agents, toutes ces manœuvres viseraient à « saboter » le DAIPN afin d’en faciliter une privatisation sous-évaluée.

L’appel à la justice sociale

Les représentants du personnel rappellent, dans leurs documents transmis au ministère des finances et à la direction générale de la dette publique, qu’une créance de plus de 2,3 millions de dollars d’arriérés a déjà été reconnue officiellement. Une liste de paie a été soumise et un règlement urgent est réclamé.

Les plaignants sollicitent la mobilisation du Vice-Premier ministre en charge de la justice pour que les plaintes adressées aux différentes institutions judiciaires (Procureur Général, Auditorat Militaire Supérieur, IGF, CENAREF, ANR, etc.) aboutissent rapidement.

Un enjeu national

Pour les agents du DAIPN, la survie de l’établissement va bien au-delà de la question salariale : il s’agit d’une question de souveraineté alimentaire et de lutte contre les coûteuses importations de produits agricoles. Ils demandent la fin de l’impunité, la sauvegarde de l’intérêt national et la restauration de l’État de droit dans ce dossier qualifié de « sabotage économique ».

Les agents concluent leur démarche en réaffirmant leur attachement à la République, porteurs d’un véritable cri d’alarme patriotique pour sauver le DAIPN et préserver une institution vitale pour le pays.

Winny Bakajika

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