Les femmes de Kisangani commémorent le 24e anniversaire de la guerre des six jours
Le lundi 10 juin 2024, les femmes du Mouvement des Femmes Leaders/Amani Tshopo (MFLAT) ont pris d’assaut les rues pour commémorer le 24e anniversaire de la guerre des six jours à Kisangani. Cette guerre, qui a eu lieu du 5 au 10 juin 2000, a opposé les armées rwandaise et ougandaise, causant d’innombrables décès et d’importants dommages matériels dans la région.
Pour la porte-parole de MFLAT, le Professeur Bibiche Salumu, cette date devrait être officiellement déclarée journée d’hommage en mémoire de toutes les victimes des divers conflits ayant touché Kisangani.
Cette recommandation est destinée aux plus hautes instances du pays, notamment le Président de la République, l’Assemblée provinciale, le gouvernement provincial et la société civile.
La marche, qui a débuté à la cathédrale Notre Dame du Très Saint, a pris fin au cimetière de la guerre des six jours, symbolisant ainsi le respect et la mémoire des personnes décédées lors du conflit.
Par ailleurs, la population de Kisangani continue de réclamer justice et réparations pour les événements survenus il y a vingt-quatre ans. Malgré la condamnation de l’Ouganda par la Cour internationale de Justice et la création du Fonds de Réparation et de Compensation pour les Victimes des Atrocités Commises par l’Ouganda en RDC (FRIVAO), les victimes attendent toujours des compensations adéquates et dénoncent la lenteur du processus de réparation.
Le mémo présenté lors de la marche appelle à plusieurs actions, notamment la création d’un tribunal pénal international pour juger les auteurs des crimes, la mise en œuvre de mécanismes de justice transitionnelle, et l’accélération du processus de compensation des victimes. La société civile est également encouragée à poursuivre son plaidoyer pour que la lumière soit faite sur les événements et que les responsables soient tenus pour comptables.
En conclusion, les habitants de Kisangani restent déterminés à ce que justice soit rendue et à ce que les souffrances des victimes ne soient pas oubliées. Ils appellent à une action rapide pour éviter de nouveaux conflits dans la région et demandent à ce que la mémoire des disparus soit honorée à jamais.