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PAC 2025 : TJNA lance un outil qui va transformer la lutte africaine contre les flux financiers illicites

Johannesburg, Afrique du Sud, Au cœur du Sandton Convention Centre, alors que la 13ᵉ Conférence panafricaine sur les flux financiers illicites et la fiscalité (PAC 2025) battait son plein ce mercredi 8 octobre, un moment clé a marqué la journée : le lancement officiel de l’Anti–IFFs Policy Tracker. Cet outil, orchestré par le Tax Justice Network Africa (TJNA) en partenariat avec l’Union africaine et l’African Tax Administration Forum (ATAF), est conçu comme une solution stratégique pour le continent.

Le Tracker permettra aux pays africains de suivre, d’évaluer et de renforcer leurs politiques de lutte contre les flux financiers illicites (FFI). Il s’inscrit dans la continuité des travaux du Groupe de haut niveau sur les FFI, présidé par Thabo Mbeki, ainsi que des recommandations d’autres rapports clés sur le sujet. Il incarne une décennie d’efforts pour restituer à l’Afrique la maîtrise de ses ressources.

L’intervention de Chenai C. Mukumba, directrice exécutive de la TJNA, a marqué le lancement. Elle a souligné que le Tracker est bien plus qu’un outil technique : « Il est la concrétisation d’une volonté africaine de transformer les données et les analyses en actions efficaces pour protéger les ressources du continent et renforcer la justice fiscale », a-t-elle déclaré.

De son côté, Mary Baine, secrétaire exécutive de l’ATAF, a rappelé l’importance de la coopération entre institutions africaines. « Le Tracker fonctionne grâce à l’action coordonnée des gouvernements, des experts et des réseaux de la société civile. C’est un outil qui renforce la capacité des États à mettre en œuvre des réformes et à mesurer leurs résultats », a-t-elle expliqué.

Déjà expérimenté dans des pays comme le Liberia, l’Ouganda, la Côte d’Ivoire, le Ghana et la Namibie, le Tracker se présente comme un miroir pour les administrations nationales. Il permet aux coalitions multipartenaires de s’auto-évaluer, de rendre compte de leurs progrès et de renforcer la maturité de leurs systèmes anti-FFI. Son champ d’action couvre la législation, les institutions, la gestion des données et la coopération inter-agences. La numérisation de ces processus facilite également l’échange automatique d’informations entre les administrations fiscales, les douanes, les cellules de renseignement financier et les agences anticorruption.

Le Dr Patrick Olomo, directeur du Département économique de la Commission de l’Union africaine, a salué ce lancement, y voyant un exemple concret de coopération entre gouvernements, experts et société civile panafricaine. Il a rappelé que seule une coordination solide peut assurer l’efficacité des politiques anti-FFI.

Pour le Tax Justice Network Africa, le Tracker marque une étape historique. Bien plus qu’un outil, il symbolise l’engagement panafricain à transformer l’analyse et les recommandations en actions concrètes, pour que l’Afrique reprenne le contrôle de ses ressources et guide son développement selon ses propres priorités.

Josée Baituambo

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