Publicité sportive ou gaspillage d’État ? Les contrats de sponsoring de la RDC avec des clubs européens sous le feu des critiques
En 2025, le gouvernement congolais a lancé une ambitieuse opération de promotion internationale, en s’associant à trois géants du football européen : le FC Barcelone, l’AC Milan et l’AS Monaco. Objectif affiché : redorer l’image de la République démocratique du Congo à l’étranger et relancer son secteur touristique par le biais d’un « soft power » à la sauce footballistique, inspiré de campagnes comme Visit Rwanda ou Morocco, Kingdom of Light.
Mais derrière l’éclat des maillots floqués aux couleurs de la RDC, une polémique grandissante enfle à Kinshasa. Les chiffres révélés par le chercheur et économiste Idi Ndarabu, repris par plusieurs médias nationaux, suscitent de nombreuses interrogations : plus de 65 millions d’euros auraient été engagés par l’État, dont près de 47 millions USD pour le seul partenariat avec le FC Barcelone, s’étalant sur quatre saisons. L’AC Milan percevrait, quant à lui, 14 millions d’euros par an, tandis que l’AS Monaco bénéficierait d’un million et demi d’euros annuels. En incluant les frais annexes, les estimations globales oscillent entre 70 et 98 millions de dollars US.
Face à cette dépense colossale, des voix s’élèvent au sein de la société civile et de la classe politique. De nombreux Congolais estiment que ces ressources auraient pu servir à combler des besoins criants en santé, éducation, routes ou sécurité. D’autres dénoncent l’opacité qui entoure la négociation des contrats et le flou sur les retombées concrètes attendues en termes d’emplois ou d’attractivité touristique.
Cette opération de communication internationale, censée repositionner la RDC sur la carte des destinations africaines, risque donc de se transformer en boomerang politique pour les autorités. Si certains y voient une stratégie de long terme audacieuse, beaucoup y perçoivent une dépense prématurée, voire irresponsable, dans un pays en quête de stabilité sociale et économique.