RDC : Kinshasa accuse le Rwanda et le M23-AFC de nouveaux crimes dans l’Est du pays

Le gouvernement congolais a une nouvelle fois dénoncé, mercredi, la persistance d’actes graves attribués à l’armée rwandaise et à ses alliés du M23-AFC dans les zones qu’ils occupent à l’Est de la République démocratique du Congo. Dans un communiqué officiel signé par le Vice-Premier Ministre en charge de l’Intérieur, Jacquemain Shabani Lukoo, les autorités pointent la multiplication d’opérations de traque contre les civils et de violations massives des droits humains.

Selon le communiqué, entre le 10 et le 13 mai 2025, plusieurs quartiers de Goma et des territoires de Nyiragongo et Masisi ont été le théâtre de violences ciblant des populations civiles, assimilées à tort à des groupes armés ou aux forces armées congolaises. Le bilan fait état d’au moins 107 assassinats, de plus de 4 000 hommes et jeunes garçons enlevés puis embarqués de force vers une destination inconnue, ainsi que de nombreuses exécutions sommaires, actes de torture, pillages, restrictions à la liberté de circulation et incursions dans des structures sanitaires.

Le ministère dénonce également l’installation sur le sol congolais de familles rwandaises munies de cartes d’identité rwandaises, ce qui, selon Kinshasa, confirme les accusations de repeuplement orchestré par Kigali. Le communiqué évoque aussi une chasse à l’homme visant spécifiquement les personnes ayant le statut de réfugiés dans les zones occupées.

Pour les autorités congolaises, ces faits s’ajoutent à de nombreux autres déjà documentés et constituent une violation flagrante du droit international, notamment de la Charte des Nations Unies, de l’Acte constitutif de l’Union africaine et de la Convention de Genève sur la protection des réfugiés.

Le ministère de l’Intérieur affirme poursuivre un suivi rigoureux de la situation et appelle à une action judiciaire internationale afin que justice soit rendue au peuple congolais.

Winny Bakajika