Vers Séville 2025 : L’ATAF mobilise l’Afrique pour reprendre la main sur le financement du développement
L’Afrique prépare son offensive fiscale à la Quatrième Conférence internationale sur le financement du développement (FFD4), prévue du 30 juin au 3 juillet 2025 à Séville. Avec un message clair : les ressources publiques domestiques (RPD) doivent être le pilier principal du développement durable sur le continent, et non un simple complément à l’aide internationale.
En première ligne de cette mobilisation : l’African Tax Administration Forum (ATAF), qui accompagnera ses pays membres dans la définition, la défense et la mise en œuvre d’une feuille de route africaine ambitieuse pour la réforme fiscale, la justice sociale et la souveraineté budgétaire.
“Nous ne venons pas quémander, nous venons revendiquer notre droit à des politiques équitables”
Dans un contexte marqué par l’échec global à tenir les Objectifs de développement durable (ODD) seuls 17 % des cibles sont en bonne voie , la mobilisation des ressources intérieures apparaît comme le levier le plus fiable et le plus souverain pour financer les priorités du continent.
Alors que l’Afrique fait face à un écart de financement annuel de plus de 4 000 milliards de dollars, le FMI lui-même reconnaît que les promesses actuelles sont insuffisantes. L’heure est donc à l’action : redéfinir les règles du jeu fiscal international, élargir l’assiette fiscale, numériser l’administration, et lutter contre les flux financiers illicites.
“Ce n’est pas un simple sommet. C’est une bataille d’influence. L’Afrique ne peut plus être spectatrice. L’ATAF est prête à défendre des positions solides et à accompagner leur mise en œuvre concrète sur le continent.”
Le rôle stratégique de l’ATAF
Depuis plusieurs années, l’ATAF s’impose comme une force technique, politique et diplomatique de premier plan, capable de faire entendre la voix des administrations fiscales africaines dans les forums internationaux.
À l’approche de FFD4, l’organisation travaille étroitement avec ses membres pour :
✅ Renforcer leurs capacités à réformer leurs systèmes fiscaux de manière équitable et inclusive ;
✅ Accompagner la numérisation des administrations fiscales (e-tax, IA, identifiants numériques, etc.) ;
✅ Soutenir la fiscalité de l’économie numérique et des grandes entreprises ;
✅ Promouvoir la coopération fiscale internationale équitable, dans le cadre de la future Convention des Nations Unies ;
✅ Lutter contre les flux financiers illicites avec des outils concrets comme le IFFs Tracker ATAF-TJNA-AUC ;
✅ Et surtout, mobiliser la communauté internationale pour un soutien technique et financier concret aux réformes nationales.
L’enjeu : mettre la justice fiscale au cœur du développement
L’ATAF défend une vision : une Afrique capable de se financer elle-même, selon ses priorités, ses réalités et ses ambitions. Cela passe par :
• La réduction des exonérations injustifiées,
• Une meilleure fiscalité sur les ressources naturelles,
• L’intégration de l’économie informelle,
• Et des mesures ciblées pour renforcer la progressivité du système fiscal.
“Le vrai développement, c’est celui qu’on finance soi-même. Et pour cela, il faut bâtir une fiscalité juste, efficace et souveraine.”
FFD4 : un moment décisif pour changer les règles
Le projet de déclaration finale de FFD4 donne déjà des signaux encourageants : soutien à la coopération fiscale sous l’égide de l’ONU,
renforcement des capacités, alignement fiscal sur les ODD. Mais pour l’ATAF, ces engagements doivent se traduire par des mesures concrètes, et surtout : rien sur l’Afrique sans l’Afrique.
L’après FFD4 : place à l’action
L’ATAF se positionne non seulement comme porte-voix du continent, mais aussi comme partenaire d’exécution. L’organisation s’engage à :
🔹 Travailler avec les ministères des Finances, les parlements et les OSC pour inscrire les engagements dans les lois nationales ;
🔹 Appuyer les États membres dans la mise en œuvre effective des réformes fiscales ;
🔹 Mobiliser la coopération sud-sud et les partenaires techniques autour d’un agenda africain commun.
L’Afrique avance unie
De Séville à chaque capitale africaine, la fiscalité devient un outil de souveraineté. Grâce à l’ATAF, les États membres peuvent aborder FFD4 non pas en ordre dispersé, mais avec une stratégie concertée et des solutions adaptées à leurs réalités.
Ce n’est pas seulement une affaire de financement. C’est un enjeu de justice. De dignité. Et d’avenir.
José Baituambo