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Seville FFD4 : AFRODAD au cœur de la bataille mondiale pour une dette juste, transparente et libératrice

L’architecture financière mondiale est en crise. À Séville, en Espagne, où se tiennent les 4ᵉ Assises sur le financement du développement (FFD4), l’African Forum and Network on Debt and Development (AFRODAD) fait entendre la voix de l’Afrique et des pays du Sud. En tant que coorganisateur de plusieurs sessions clés, l’organisation prend une place centrale dans les discussions autour de la réforme de la gouvernance mondiale de la dette.

Dans un monde où près de la moitié de la population dépense plus pour rembourser des dettes que pour financer les soins de santé ou l’éducation, AFRODAD alerte sur l’urgence d’un changement de cap. Le système actuel, dominé par le G20, le FMI, la Banque mondiale et des créanciers privés, maintiennent un ordre injuste qui freine les progrès des pays les plus vulnérables.

Jason Rosario Braganza, directeur exécutif d’AFRODAD, présent à Séville, appelle à une réforme en profondeur du système. Il plaide pour une Convention-cadre des Nations Unies sur la Dette Souveraine, un mécanisme global, transparent et juste pour résoudre les crises de la dette. Cette convention permettrait de fixer des règles contraignantes en matière de prêts et d’emprunts, d’assurer l’annulation automatique de la dette en cas de choc majeur, et d’instaurer un registre international des emprunts pour en finir avec les pratiques opaques et les dettes illégitimes.

C’est d’ailleurs dans cet esprit que Jason Braganza a animé, ce samedi 29 juin à Séville, un panel de haut niveau intitulé :
« Démocratiser la gouvernance économique mondiale : recentrer la prise de décision sur le rôle des Nations Unies ».
Ce panel a permis de rappeler que les décisions économiques mondiales ne peuvent plus rester entre les mains d’un club restreint de puissances : elles doivent être prises dans un cadre multilatéral et représentatif, à l’image de l’ONU.

AFRODAD rappelle que l’absence d’un tel mécanisme favorise le surendettement, les prêts toxiques, et rend les pays africains vulnérables à la spéculation et aux pressions extérieures. « Il est temps de replacer les besoins des populations avant les exigences des créanciers », martèle Braganza.

L’organisation appelle la communauté internationale, et notamment les Nations Unies, à adopter sans tarder cette convention. Un appel soutenu par d’autres voix de la société civile mondiale, mobilisées à Séville autour d’un mot d’ordre : Repenser la dette pour reconstruire l’avenir.

José Baituambo

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