Un plaidoyer renforcé pour la mobilisation des recettes fiscales en Afrique
Organisé par l’Autorité fiscale du Rwanda, cet événement de trois jours a rassemblé plus de 600 participants, incluant des ministres, des représentants des administrations fiscales africaines, des organisations internationales et des acteurs économiques majeurs.
Un thème porteur d’avenir
Placée sous le thème « Préparer l’avenir : l’administration fiscale dans un paysage mondial », cette rencontre offre une plateforme de réflexion, de discussions et de décisions stratégiques. Les participants s’emploient à identifier et adopter des stratégies pratiques pour relever les défis de l’ère numérique et répondre aux problématiques mondiales émergentes.
Parmi ces enjeux figurent la crise de la dette dans plusieurs pays africains, les conflits géopolitiques, les évolutions politiques, ainsi que les impératifs d’égalité des sexes et d’action climatique. Une attention particulière est accordée au rôle croissant des Nations Unies dans la gouvernance fiscale mondiale.
Des enjeux majeurs au cœur des débats
Durant ces trois jours, les échanges portent sur des questions clés telles que :
- L’adoption des technologies numériques pour améliorer la collecte des impôts.
- Le renforcement de l’analyse des données afin de lutter contre l’évasion fiscale.
- La promotion de la coopération internationale pour relever les défis fiscaux transfrontaliers.
Des discours inspirants
Lors de la cérémonie d’ouverture, M. Logan Wort, secrétaire exécutif de l’ATAF, a insisté sur l’urgence de renforcer les capacités de mobilisation des ressources intérieures (DRM) des pays africains.
Il a rappelé que l’ATAF a été créé pour soutenir l’indépendance économique et le développement durable à travers une mobilisation accrue des recettes fiscales. « Combler les déficits de financement nécessite des efforts concertés pour améliorer l’efficacité de l’administration fiscale, combattre les flux financiers illicites (FFI) et promouvoir les investissements intra-africains.
L’ATAF reste engagé dans ces priorités et plaide pour des approches durables, notamment lors de la 4e Conférence sur le financement du développement prévue pour 2025 », a-t-il affirmé.
Le Dr Philippe Tchodie, représentant de l’Office Togolais des Recettes (OTR), a quant à lui souligné l’importance de répondre aux attentes des citoyens en matière de gouvernance. Il a insisté sur l’avenir des administrations fiscales, qui repose sur l’intégration des technologies, l’analyse des données et l’intelligence artificielle.
Dans son discours liminaire, M. Ronald Niwenshuti a rappelé l’importance de ces rencontres pour renforcer le soutien à l’ATAF, promouvoir un front uni et échanger sur des sujets tels que la technologie, la fiscalité mondiale et l’intelligence artificielle. Il a également appelé à mettre en place des programmes de développement structurés pour les agents sur le terrain.
Un contexte financier complexe
Ces discussions s’inscrivent dans un contexte marqué par un déficit de financement criant, entravant la réalisation des objectifs de développement durable et de l’Agenda africain 2063. Selon le Rapport 2024 des Nations Unies sur le financement du développement durable, le déficit de financement des pays en développement atteint environ 4 000 milliards de dollars par an. De son côté, la Banque africaine de développement estime ce déficit pour les pays africains à 402,2 milliards de dollars annuellement.
Des perspectives concrètes
Au terme de cette rencontre, des recommandations précises et un plan d’action pragmatique devraient émerger pour renforcer la mobilisation des recettes fiscales à travers le continent.
Des moments marquants
Les travaux incluent également la célébration des 15 ans de l’ATAF, des panels sur des thématiques variées, ainsi que des interventions majeures.
Cette édition marque également le dernier discours de M. Logan Wort en tant que secrétaire exécutif de l’ATAF, après avoir conduit l’organisation durant des années décisives pour le développement de la fiscalité en Afrique.
Josée BAITUAMBO
